8 mai 2020
Alors que le gouvernement a modifié hier, en catimini, le ratio des services de garde en milieu scolaire, passant d’une éducatrice par dix élèves (1 : 10) à une éducatrice par quinze élèves (1 : 15), la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) demande au gouvernement de rendre des comptes.
« Hier matin, il était important de respecter le ratio de 1 : 10 pour assurer la sécurité des enfants et du personnel. Hier soir, on pouvait ajouter sans problème cinq enfants par groupe, sous prétexte que la santé publique dit que c’est OK? » s’insurge le président de la FPSS-CSQ, Éric Pronovost.
« On a déjà de la misère à faire respecter la distanciation dans les services de garde d’urgence avec un ratio de 1 : 10, alors que les écoles sont fermées. Imaginez ce que ce sera avec un ratio 1 : 15, dans des écoles à moitié pleines. Mais surtout, sur quoi la santé publique se base-t-elle pour changer ainsi ses consignes? » ajoute monsieur Pronovost.
C’est pourquoi la FPSS-CSQ exhorte le gouvernement de rendre publics les études et faits sur lesquels se base la santé publique pour justifier le changement de ratios en service de garde.
« Sans rendre publiques ces données, la santé publique nous demande encore une fois de la croire sur parole. Après plusieurs volte-face du gouvernement et deux mois de crise, il est temps de fournir des preuves sur ce qu’elle avance. Il en va de la santé du personnel et des enfants. Surtout que cette modification survient à deux jours de la réouverture des écoles et règle comme par magie le problème de pénurie de main-d’œuvre auquel fait face le gouvernement pour rouvrir les établissements scolaires. Mettons qu’on est en droit de se questionner » explique monsieur Pronovost.
Il faut comprendre que le contexte dans une classe n’est pas du tout le même que dans un service de garde scolaire, alors que les enfants y sont appelés à bouger, à jouer ou à être plus spontanés. « Si nous ne sommes pas rassurés sur le bien-fondé de ces modifications et la sécurité de tous, je ne vois pas comment on pourrait continuer de rassurer et d’encourager nos membres à collaborer » affirme Éric Pronovost.